L’allaitement est un phénomène naturel, bon pour vous et votre bébé. C’est un processus physiologique complexe qui puise dans certaines réserves de la grossesse, mais nécessite aussi une alimentation équilibrée et adaptée. Repères et recommandations.
 

Unanimes, les recommandations de santé publique soulignent que l’allaitement maternel est la meilleure façon de nourrir son bébé, avec de nombreux bénéfices à la clef pour la mère et l’enfant. Pour votre bébé, votre lait maternel constitue l’aliment idéal. Il favorise son bon développement cognitif, lui assure une protection immunitaire, diminue certains risques d’allergie, voire de diabète et d’obésité. Pour vous, l’allaitement serait protecteur contre certains cancers (notamment du sein). De plus l’allaitement favorise la sécrétion de l’ocytocine, une hormone dont le rôle est notamment de faire contracter l’utérus. Ces contractions permettent à l’utérus de se rétracter après l’accouchement, ce qui réduit les risques d’hémorragie. L’allaitement augmente également la consommation calorique, et donc le retour à votre poids normal. Pour assurer une production optimale de lait, il vous faut adopter une alimentation équilibrée et adaptée.

Lactation et besoins nutritionnels

La production de lait est un phénomène hautement adapté et régulé en fonction des besoins de votre nouveau-né. Des études ont ainsi montré que la production de lait était très semblable dans les différentes populations du monde, quel que soit le statut nutritionnel des mères, et qu’un apport énergétique supplémentaire n’avait pas d’effet notoire sur la production de lait.

Il reste que la production de lait représente une dépense énergétique pour la mère et que ce coût énergétique dépend essentiellement de la quantité de lait produite, qui dépend elle-même de la demande de l’enfant. Selon des calculs prenant en compte la valeur énergétique du lait maternel et le rendement énergétique de la lactation, l’OMS avait estimé que l’augmentation des besoins nutritionnels chez la femme allaitante se chiffrait à 630 kcal/jour. Ces besoins accrus sont en partie comblés par la mobilisation des graisses accumulées pendant la grossesse et en partie compensés par la perte de poids progressive. Ceci ramène les besoins énergétiques supplémentaires liés à l’allaitement à 455 kcal/jour.

Quels nutriments essentiels durant l’allaitement ?

Mais les besoins énergétiques ne sont qu’une part de l’augmentation des besoins des femmes durant l’allaitement. En effet, certains nutriments sont essentiels pendant cette période particulière, à la fois pour la maman, comme pour son bébé. Les nutriments du lait maternel provenant exclusivement des réserves accumulées par la maman et de ses apports alimentaires, il est nécessaire d’assurer de bons statuts en vitamines et minéraux tout au long de l’allaitement.

Parmi les nutriments essentiels, nous retrouvons l’iode. En effet, une carence en iode pendant la grossesse et l’allaitement augmente le risque de déficit mental pour votre bébé et de pathologie thyroïdienne pour vous. D’autres nutriments sont impliqués dans le développement cognitif et sensoriel de votre bébé. Le DHA (acide docosahexaénoïque) fait partie de la famille des omégas 3. La consommation de DHA par la mère contribue au développement normal des yeux et du cerveau de l’enfant allaité. Cet effet bénéfique est obtenu par la consommation de 200 mg de DHA par la maman, en plus de la consommation journalière recommandée pour les adultes. Autre nutriment, la taurine. C’est un acide aminé libre physiologiquement le plus abondant du lait maternel (4,2 mg/100 ml). La taurine est impliquée dans le fonctionnement du cerveau et le bon développement de la vue et de l’ouïe. Un apport exogène par le biais du lait maternel est nécessaire pour répondre aux besoins du nouveau-né.

Pour la maman, de nombreuses vitamines sont impliquées dans la réduction de la fatigue (vitamines B2, B3, B5, B6, B9, B12, C), ainsi que dans les fonctions psychologiques (Vitamines B1, B3, B6, B8, B9, B12, C). La période du post-partum étant une période à risque psychologique (baby-blues), il est intéressant de maintenir de bons apports en vitamines après votre accouchement.

Pour cela, adoptez une alimentation variée et équilibrée ! Vous pouvez également demander conseil à votre sage-femme, à votre médecin ou à votre pharmacien qui pourra éventuellement vous conseiller des compléments nutritionnels adaptés à la période de l’allaitement et à votre situation.