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pendant l'allaitement
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L'iode, un essentiel pendant l'allaitement
Pendant la grossesse tout comme pendant l’allaitement, vos besoins en iode sont accrus. Pour votre santé et celle de votre bébé, on mise sur une alimentation riche en iode et sur des compléments alimentaires adaptés.
L’iode est un élément chimique naturel, relativement rare dans la nature mais essentiel au fonctionnement du corps humain. Cet oligo-élément est impliqué dans la synthèse des hormones thyroïdiennes, qui jouent un rôle majeur dans la croissance et la différenciation cellulaires, dans le métabolisme basal des protéines, lipides et glucides, dans le fonctionnement de nombreux tissus et organes et notamment dans le bon développement du cerveau du fœtus et du nouveau-né.
Chez l’homme, l’iode est présent en faible quantité, concentrée dans la glande thyroïde, et est apporté par l’alimentation, en particulier les poissons marins, les crustacés, les œufs, les laitages et les céréales. La carence sévère en iode est associée à des déficits mentaux irréversibles, et dans les pays occidentaux, moins à risque, peut se caractériser par une prise de poids, des troubles de la fertilité, l’apparition d’un goitre. Un apport excessif d’iode est également néfaste (au-delà de 500 à 600 µg par jour), avec des effets indésirables sur l’activité cardiaque et rénale. Les besoins en iode sont variables (90 à 250 µg / jour) en fonction de l’âge, du sexe ou de l’état physiologique Certaines périodes particulières comme notamment la grossesse et l’allaitement sont des phases sensibles où les besoins en iode sont augmentés.
Pendant l’allaitement, on poursuit la supplémentation en iode
De la même manière que pendant la grossesse, vos besoins en iode sont augmentés durant l’allaitement.
L’OMS a ainsi édicté des recommandations nutritionnelles précises : « Au cours de la grossesse et de l’allaitement, l’apport en iode doit être augmenté et compris entre 200 et 300 µg / jour, sans excéder 500 µg / jour ». Cette supplémentation est d’autant plus nécessaire chez les femmes ayant une alimentation pauvre en iode et celles ayant eu des grossesses rapprochées, et c’est d’autant plus vrai dans les pays, notamment d’Europe de l’Ouest, où le sel iodé n’est que peu utilisé.
Chez la mère, la carence en iode peut engendrer des troubles de la thyroïde et donc de la production des hormones thyroïdiennes. Or, elles ont un rôle important dans le développement cérébral. En effet, une carence sévère en iode peut ralentir la croissance des enfants, et avoir des effets délétères sur le développement mental, entraînant de plus faibles quotients intellectuels.
Les apports nutritionnels en iode des nouveau-nés allaités proviennent exclusivement du lait maternel, il est donc nécessaire d’assurer un bon statut en iode de la mère allaitante. Comme le rappelle la Convention des Droits de l’Enfant de 1989, « tout enfant a droit à un apport iodé adéquat pour assurer son développement normal. Toute mère a droit à un apport iodé adéquat pour s’assurer que son enfant à naître aura un développement mental normal ».
De plus, il est intéressant de conserver un bon statut maternel en iode car une carence modérée en iode durant la grossesse et l’allaitement jouerait un rôle dans l’apparition d’anomalies de la fonction thyroïdienne (hypothyroïdies), fréquentes dans le post-partum.
Après l’accouchement, poursuivez donc la supplémentation en iode, en veillant à choisir une alimentation naturellement riche en iode et en optant si nécessaire pour des compléments alimentaires adaptés. Demandez conseil à votre médecin ou à votre sage-femme.
De la même manière que pendant la grossesse, vos besoins en iode sont augmentés durant l’allaitement.
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