Bien m'alimenter
pendant l'allaitement
de mon bébé
Allaitement : production, composition et atouts du lait maternel
Le lait maternel constitue l’alimentation idéale du nourrisson. Pourquoi, comment, quels bénéfices pour vous et votre enfant ? Quelques informations utiles sur la lactation et le lait maternel.
En France, en 2015, près de 70% des enfants étaient allaités à la naissance mais cette proportion chute rapidement. À 3 mois, seul un tiers des enfants allaités à la naissance le sont encore. En France, la durée médiane de l’allaitement est de 15 semaines et de 3 semaines ½ pour l’allaitement exclusif. Malgré de récents progrès et de nombreux plans d’actions pour promouvoir l’allaitement maternel, la France fait figure de mauvaise élève en Europe. Pourtant le lait maternel est reconnu comme le meilleur aliment pour un nouveau-né avec de nombreux bénéfices, immédiats et sur le long terme. En effet, de par sa composition et sa production hautement régulées, le lait maternel est parfaitement adapté aux besoins de votre bébé.
Production et composition du lait maternel : du lait sur-mesure pour bébé !
Le processus de lactation est un phénomène naturel qui se prépare pendant la grossesse et qui va permettre de répondre très précisément aux besoins nutritionnels de votre bébé. Chez la femme, l’unité fonctionnelle pour la production de lait est l’alvéole, une « glande » située dans le sein et contenant une centaine de lactocytes, cellules qui synthétisent le lait. Le lait arrive ensuite jusqu’au mamelon par le canal lactifère. Ce processus est soumis à l’influence des hormones : œstrogènes et progestérone puis prolactine et ocytocine. C’est vers le 2-3ème jour après l’accouchement que se produit la vraie « montée de lait », qui marque le début significatif de la production de lait, qui va varier qualitativement et quantitativement au fil du temps et de la demande de votre enfant. Le lait maternel est en effet un aliment évolutif.
Au début, il s’agit du colostrum, un liquide épais et orangé très digeste et très riche en protéines, et surtout en anticorps et globules blancs qui vont protéger votre nouveau-né vulnérable à sa sortie de l’environnement protégé qu’est l’utérus.
Le lait dit transitionnel s’enrichit ensuite notamment en lipides et aboutit au lait mature.
Sa composition est la suivante :
- des protéines et substances azotées (8 à 12 g/l, une teneur nettement inférieure aux laits des autres mammifères) notamment caséine, immunoglobulines, facteurs de croissance, cytokines, vitamines,
- des lipides caractérisés par leur grande digestibilité, et notamment du cholestérol et des acides gras polyinsaturés,
- des glucides (dont 63 g/l de lactose) et des oligosaccharides qui agissent comme des prébiotiques essentiels à la mise en place de l’écosystème bactérien de l’enfant,
- des sels minéraux,
- des acides aminés comme la taurine.
Par ailleurs, le lait maternel est aussi un aliment évolutif au fil de la journée et au cours de la tétée. En effet, lors de la succion nutritive, le lait se charge progressivement en glucides, protéines et lipides. Ces évolutions correspondent aux besoins de votre enfant et la production de lait, quantitativement, se régule en fonction de sa demande.
Les vertus physiologiques de l’allaitement
Les bénéfices de l’allaitement maternel, tant pour vous que pour votre enfant, ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques.
Pour votre bébé, le premier intérêt est de prévenir les infections du nourrisson, grâce à des facteurs protecteurs contenus dans le lait, qui agissent sur le système immunitaire immature du bébé et vont contribuer à son développement. On a ainsi constaté que les enfants nourris au sein sont moins sujets aux diarrhées, voire aux infections ORL. La flore intestinale et les selles des bébés allaités contiennent également plus de bactéries « bénéfiques » de type bifidus.
L’allaitement au sein pourrait également le protéger contre les allergies cutanées (eczéma), alimentaires et respiratoires (à confirmer) et prévenir l’obésité, le risque vasculaire (tension artérielle, cholestérol) ou encore le diabète de type II.
Pour vous, l’allaitement a pour bénéfice immédiat de favoriser le retour plus rapide de votre utérus à sa forme normale après l’accouchement, cela permet de réduire les risques d’hémorragies. En effet, l’allaitement favorise la sécrétion de l’ocytocine, une hormone dont le rôle est notamment de faire contracter l’utérus. Ces contractions permettent à l’utérus de se rétracter après l’expulsion de votre bébé. L’allaitement augmente également la consommation calorique, et favorise donc la perte de poids post-grossesse. A plus long terme, l’allaitement serait protecteur contre certains cancers (notamment du sein).
Enfin, ultime mais non des moindres bénéfices de l’allaitement, il pourrait renforcer le lien mère-enfant, par le biais notamment de la sécrétion d’ocytocine - « l’hormone de l’attachement » - accentuée par la succion au sein.
Le lait maternel est en effet un aliment évolutif.
• Rapport « Allaitement maternel, les bénéfices pour la mère et l’enfant », PNNS, 2005
https://solidarites-sante.gouv.fr/
• Anatomie et physiologie de la lactation humaine, Dr Gisèle GREMMO-FEGER, La Lettre du Sénologue 2015;68:8-11.
• CNGOF (Collège National des Gynécologues Obstétriciens français). Recommandations pour la pratique clinique Post-partum. 2015