Bien m'alimenter
pendant l'allaitement
de mon bébé
Allaitement et médicaments : prudence !
Le lait maternel est reconnu comme étant le meilleur aliment pour le nouveau-né. Mais allaitement et prise de médicaments sont-ils compatibles ? Bénéfices et risques, médicaments autorisés ou interdits, automédication : le point sur ce sujet sensible.
Pendant les neuf mois de grossesse, la prise de médicaments est sous haute surveillance car certaines molécules peuvent être tératogènes (susceptibles de provoquer des malformations chez votre bébé) ou dangereuses pour le fœtus. Pendant la phase d’allaitement, les mises en garde et précautions restent de mise : pendant l’allaitement, certains médicaments sont interdits et on évite l’automédication.
Des règles simples pour limiter les risques sur le nouveau-né
Nourrir son enfant au sein est synonyme de multiples bienfaits, tant pour vous que pour votre bébé. Du fait de la capacité de certains éléments que vous consommez à passer dans votre lait, la prise de médicaments peut être dangereuse. Cela est d’autant plus vrai quand votre bébé est tout petit, que ses systèmes hépatique et rénal ne sont pas matures et qu’il est exclusivement allaité. Mais tout dépend aussi du médicament et de ses caractéristiques (biodisponibilité, dosage…).
Dans certains cas, il reste nécessaire de vous soigner. Pour cela, le service de Pharmacologie Clinique du CHU de Toulouse a édicté quelques règles simples pour limiter au maximum les effets sur votre bébé nourri au sein :
- des médicaments si besoin mais à minima : il faut réduire le nombre de médicaments au minimum en privilégiant les médicaments indispensables, à l’efficacité prouvée et qui n’associent pas plusieurs principes actifs
- la sécurité avant tout : les médicaments dont les principes actifs ne passent pas dans le lait et ont une demi-vie courte ou ne s’accumulent pas, sont préférables tout comme les produits à usage local (sauf si directement sur le sein) ou inhalés.
On prend alors le médicament juste après la tétée du soir en prévoyant un biberon pour la nuit afin de limiter au maximum sa concentration dans le lait
- la notion de bénéfice/risque : dans le cas d’un médicament à risque, le bénéfice du traitement et/ou de l’allaitement doit être nettement supérieur au risque encouru. Sinon il faut parfois choisir d’arrêter l’allaitement ou de différer le traitement (quand cela est possible)
- chaque bébé est particulier : pour autoriser ou non un traitement, le médecin tient aussi compte d’une éventuelle susceptibilité du nouveau-né au médicament, notamment s’il est prématuré, s’il souffre d’une anomalie génétique ou si le nouveau-né est lui-même sous traitement afin d’éviter des interactions ou des potentialisations
- une mère informée en vaut deux : si vous devez prendre un traitement alors que vous allaitez, renforcez la surveillance de votre bébé afin de détecter un éventuel effet indésirable (jaunisse, diarrhée, somnolence, refus de s’alimenter, hypotonie…) et, avant toute prise de médicament, demandez l’avis d’un professionnel de santé (médecin ou pharmacien)
Automédication & allaitement : en pratique
De nombreux médicaments sont susceptibles de passer de votre sang dans votre lait maternel. D’autres peuvent diminuer la sécrétion lactée. Le bon geste reste de toujours demander un avis à un professionnel de santé avant de prendre tout médicament pendant la grossesse ou l’allaitement. Ils sauront vous orienter vers les traitements adaptés à votre situation. Il peut également être intéressant de vous référer aux notices des médicaments qui vous orienteront sur leur compatibilité avec l’allaitement ou non.
Certaines mesures hygiéno-diététiques peuvent également vous aider à lutter contre certains maux, comme la constipation par exemple. En effet, une alimentation riche en fibres, boire de l’eau riche en magnésium, adopter une activité physique régulière et améliorer sa position sur les toilettes permet d’améliorer le transit. Pour la diarrhée, misez sur l’argile ou le charbon.
Le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) recense et explicite, produit par produit et pathologie par pathologie, les effets indésirables des médicaments pendant la grossesse et lors de l’allaitement. Il est accessible à toutes et tous. Mais le bon réflexe reste de bannir l’automédication et de demander conseil à votre médecin, votre sage-femme ou votre pharmacien.
Mais le bon réflexe reste de bannir l’automédication et de demander conseil à votre médecin, votre sage-femme ou votre pharmacien.
• Fiche Médicaments et allaitement, CHU de Toulouse
https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/MedicaAllait.pdf
• Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) : https://lecrat.fr/