Une alimentation saine, variée et équilibrée est préconisée pendant l’allaitement. On reste vigilant sur l’alcool, la caféine et certains poissons à haute teneur en résidus chimiques.
 

Bonne nouvelle ! Après neuf mois de privation de nombreux mets pourtant appétants, charcuterie, carpaccios, fromages et autres sushis, la naissance de votre bébé vous permet de reprendre une alimentation « normale ». Mais attention, quelques précautions sont encore d’actualité en cas d’allaitement car ce que vous consommez peut passer dans votre lait.

Alcool, caféine, perturbateurs endocriniens et polluants : les points sensibles

On ne le répète jamais assez : l’alcool est strictement interdit pendant la grossesse, et il reste proscrit pendant l’allaitement, car l’alcool passe dans votre lait et donc dans le sang de votre bébé.

La caféine passe également dans votre lait. Sa consommation est possible mais doit être modérée, notamment en ce qui concerne les boissons dites énergisantes. Les nouveau-nés l’éliminent moins vite que l’adulte et votre bébé peut alors présenter une hyperexcitibilité transitoire. Essayez de ne pas consommer plus de 3 tasses de café par jour.

Les autres aliments interdits ou à consommer avec modération pendant l’allaitement l’étaient également pendant la grossesse. Il s’agit essentiellement d’aliments contenant des substances naturelles ou chimiques pouvant perturber le développement de votre bébé ou des polluants néfastes à sa santé.

Phyto-œstrogènes, phytostérols et phytostanols

Le soja et les produits à base de soja (tels que le tofu ou le lait de soja) contiennent des phyto-œstrogènes (hormones), classés comme perturbateurs endocriniens. Ces phyto-œstrogènes pouvant passer dans le lait maternel, sont donc déconseillés lors de la période de l’allaitement. De la même manière, les produits enrichis en phytostérols (produits conçus pour les personnes ayant trop de cholestérol : margarines, yaourts, boissons lactées, sauces vinaigrettes) sont également déconseillés pendant que vous allaitez.  Dans son « Avis relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les femmes enceintes ou allaitantes » de juin 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) préconise de limiter la consommation des phyto-œstrogènes et des phytostérols et phytostanols car ils induisent une baisse de la concentration de β-carotène (précurseur de la vitamine A), ce qui serait susceptible d'augmenter le risque de développer une maladie cardiovasculaire.
 

Polluants

On retrouve aujourd’hui dans les poissons de nombreuses substances polluantes type dioxines, méthyl-mercure et polychlorobiphényles. Leur effet toxique sur le système nerveux central est particulièrement néfaste pendant la période périnatale. Afin de limiter les contaminations, l’ANSES recommande donc de surveiller sa consommation de poissons. Il s’agit ici de varier les origines et les modes d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche, etc.) et de limiter ou éviter certaines espèces afin de ne pas dépasser les seuils de risque.

Allergie et allaitement

La plupart des bébés nourris au sein s’adaptent très bien aux variations d’alimentation de leur mère mais certains peuvent développer une réaction en fonction d’un aliment en particulier. Les réactions les plus fréquentes sont observées avec le lait de vache, les œufs, les arachides, les noix, le blé, le poisson. En éliminant puis en réintroduisant l’aliment suspecté tout en contrôlant la persistance ou non des symptômes (digestifs, cutanés, respiratoires, comportementaux…) de l’enfant, on peut alors détecter une éventuelle sensibilité voire intolérance. Il faut alors en parler avec votre médecin. Toutefois, l’existence d’un lien entre votre alimentation et le risque que votre bébé allaité développe une allergie alimentaire n’a pas été démontré, il est donc inutile d’éliminer de façon préventive certains aliments considérés comme allergènes.